Le quotidien polonais Dziennik affirme mardi 6 octobre que le président Lech Kaczynski signera mercredi soir le traité de Lisbonne pour sceller sa ratification par la Pologne. « Le président apposera sa signature au traité de Lisbonne mercredi, après son retour de Roumanie » prévu à 22H30 locales (21H30 GMT) au terme d’une visite officielle de deux jours à Bucarest, indique le journal qui cite Pawel Wypych, un proche collaborateur du président, « étonné qu’une attente de quelques dizaines d’heures puisse susciter une telle inquiétude ». (lire la suite de l’article sur le site du NouvelObs)
Les chefs d’Etats et de gouvernements confisquent le débat
Après le vote irlandais, on avait l’impression qu’on en avait fini avec l’agonie du processus de ratification du traité de Lisbonne. Les Irlandais avaient décidé pour tout le monde en quelque sorte. Bien sûr, la ratification parlementaire est tout autant légitime mais moins symbolique. Mais depuis samedi 3 octobre, on ne parle plus des citoyens.
Les négociations diplomatiques ont repris l’avant-scène. L’annonce de la signature de Kaszynski est une première étape. C’est après tout le respect des citoyens polonais que le Président de la République appose sa signature pour la ratification. Ne pas le faire, c’est confisqué la volonté des Polonais qui se sont exprimés au travers de leurs représentants. Un seul homme peut tout bloquer du fait de sa propre volonté. Ce n’est pas la démocratie.
Please, Klaus this debate !
La situation tchèque est du même acabit. Vaclav Klaus est un trublion bien aimé dans son pays car il n’a pas de réels pouvoirs sur les lois nationales. C’est une forte personnalité qui joue le côté populiste de la politique internationale : « vous existez parce que je m’impose dans le jeu diplomatique ». Là encore, les représentants des Tchèques se sont exprimés et un seul homme bloque l’expression démocratique de ce pays. Les dernières élections ont été une catastrophe pour son parti. Le Conseil Constitutionnel l’a désavoué en ne contestant pas l’insertion du traité de Lisbonne dans l’ordre juridique tchèque. Mais il refuse d’en prendre acte et joue le pourrissement.
Cette parodie de démocratie est une mauvaise chose, autant pour la classe politique en Europe que pour la construction communautaire. L’image est terrible pour le citoyen : les « politiques » sont entre eux et « jouent » avec notre destin. Ce système de ratification arrive à bout de souffle. L’unanimité intergouvernementale démontre encore une fois à quel point elle est un cancer pour l’Europe.
A la place, il faudrait un référendum paneuropéen ou un système de ratification sur un temps court avec une majorité précise à atteindre. En attendant, la ratification tourne à la farce.